Guerre de Void
Le 12 mai 1453, à heure des vêpres, éclata une curieuse affaire : les gens de Void, mécontents de attitude des chanoines dans un conflit qu'ils avaient avec leurs voisins de Vacon à propos de droits de pâturage, se révoltèrent et les menacèrent d'un mauvais sort. Voici ce que relate le journal du chapitre :
Archive de Meurthe et Moselle : G74, fol. 73
« 1453, samedi 12 mai, à heure d'environ vêpres, après que les gens de Void eurent usé de paroles injurieuses à l'encontre de messire Aubry Briel leur prévôt et d'autres de leurs seigneurs, qui siégeaient en jugement, ils se dressèrent impétueusement à l'occasion du litige qu’ils avaient contre ceux de Vacon à propos des pâturages du ban de Vacon, en usant de vilaines paroles contre ceux de Vacon et contre nos seigneurs le doyen et le chapitre de Toul, leurs frères et les autres de l'église de Toul, qui résidaient alors dans leur château de Void. Non contents de cela, ils obligèrent les dîtes gens de Vacon à se réfugier au château et dans l'église de Void tout proche ; ils menaçaient de les tuer et de fait, les auraient tué comme ils l'attestèrent, si mes seigneurs n'avaient rapidement et avec force fait fermer les portes et lever les pont-levis, au moment où ils les chassaient au château. Les dits de Void néanmoins firent plusieurs fois effort pour y entrer, disant que nos seigneurs favorisaient ceux de Vacon leurs ennemis et les soutenaient contre eux. Certains dirent à haute voix que mes dits seigneurs avaient déjà été chassés de Toul et qu'ils pourraient l'être encore de leur château de Void. Ils continuèrent tant de dire des paroles injurieuses et des menaces pendant une heure que pour apaiser leur fureur, on dut consentir à emprisonner le gros Warin de Vacon, que les gens de Void prétendaient leur avoir dît des méchancetés et des choses désagréables, ce dont ils auraient dû se plaindre à mes seigneurs plutôt que de se venger eux mêmes. Parmi ceux de la communauté de Void, sont ici dénommés ceux qui voulaient entrer par violence au château : et d'abord le vieux Badroîx, homme de basse condition, qui non content des séditieuses paroles qu'il avaient proférées envers messire Jean Neusette, voulait le tuer et déjà portait la main au couteau ; Bouggivar empêcha de toute sa force la fermeture de la porte du château et interposa son bras, s'efforçant d'ôter les clefs de ces portes à Jean Quatregros, portier du château (Non content de cela, il dît le lendemain en son bon sens qu'il était aussi prêt à recommencer le débat qu'il l'avait été le jour précédent). De plus on y a vu un autre, appelé Jaquet le parmentier, filiâtre de Adenet, habitant de Void, qui plein de fureur, dît et proféra plusieurs méchantes paroles, pour convaincre le peuple d'aller en masse, à cent cinquante personnes et plus, disant "Allons, allons, à la porte du château et entrons de force dedans et tuons les tous, les plus grands les premiers" De plus il y en a un autre appelé Jean, gendre de Perrot, qui de même fît usage de très mauvaises et séditieuses paroles envers les dits mes seigneurs autant qu'envers ceux de Vacon disant qu'on n'en viendrait pas à bout tant qu'il n'y en aurait pas largement de tués. Les mêmes furent dites par Henry de Boutieu, Jean Thiescelîn, Thierry Atoullon, Symonin, Jean le Trîpotîer, Pion autrement dit le Jardai, Warin Wautier, Jean Rabault, Claude son fils, qui s'efforçaient de vouloir entrer par violence au château pour découper les dits de Vacon. »
Le 12 mai 1453, à heure des vêpres, éclata une curieuse affaire : les gens de Void, mécontents de attitude des chanoines dans un conflit qu'ils avaient avec leurs voisins de Vacon à propos de droits de pâturage, se révoltèrent et les menacèrent d'un mauvais sort. Voici ce que relate le journal du chapitre :
Archive de Meurthe et Moselle : G74, fol. 73
« 1453, samedi 12 mai, à heure d'environ vêpres, après que les gens de Void eurent usé de paroles injurieuses à l'encontre de messire Aubry Briel leur prévôt et d'autres de leurs seigneurs, qui siégeaient en jugement, ils se dressèrent impétueusement à l'occasion du litige qu’ils avaient contre ceux de Vacon à propos des pâturages du ban de Vacon, en usant de vilaines paroles contre ceux de Vacon et contre nos seigneurs le doyen et le chapitre de Toul, leurs frères et les autres de l'église de Toul, qui résidaient alors dans leur château de Void. Non contents de cela, ils obligèrent les dîtes gens de Vacon à se réfugier au château et dans l'église de Void tout proche ; ils menaçaient de les tuer et de fait, les auraient tué comme ils l'attestèrent, si mes seigneurs n'avaient rapidement et avec force fait fermer les portes et lever les pont-levis, au moment où ils les chassaient au château. Les dits de Void néanmoins firent plusieurs fois effort pour y entrer, disant que nos seigneurs favorisaient ceux de Vacon leurs ennemis et les soutenaient contre eux. Certains dirent à haute voix que mes dits seigneurs avaient déjà été chassés de Toul et qu'ils pourraient l'être encore de leur château de Void. Ils continuèrent tant de dire des paroles injurieuses et des menaces pendant une heure que pour apaiser leur fureur, on dut consentir à emprisonner le gros Warin de Vacon, que les gens de Void prétendaient leur avoir dît des méchancetés et des choses désagréables, ce dont ils auraient dû se plaindre à mes seigneurs plutôt que de se venger eux mêmes. Parmi ceux de la communauté de Void, sont ici dénommés ceux qui voulaient entrer par violence au château : et d'abord le vieux Badroîx, homme de basse condition, qui non content des séditieuses paroles qu'il avaient proférées envers messire Jean Neusette, voulait le tuer et déjà portait la main au couteau ; Bouggivar empêcha de toute sa force la fermeture de la porte du château et interposa son bras, s'efforçant d'ôter les clefs de ces portes à Jean Quatregros, portier du château (Non content de cela, il dît le lendemain en son bon sens qu'il était aussi prêt à recommencer le débat qu'il l'avait été le jour précédent). De plus on y a vu un autre, appelé Jaquet le parmentier, filiâtre de Adenet, habitant de Void, qui plein de fureur, dît et proféra plusieurs méchantes paroles, pour convaincre le peuple d'aller en masse, à cent cinquante personnes et plus, disant "Allons, allons, à la porte du château et entrons de force dedans et tuons les tous, les plus grands les premiers" De plus il y en a un autre appelé Jean, gendre de Perrot, qui de même fît usage de très mauvaises et séditieuses paroles envers les dits mes seigneurs autant qu'envers ceux de Vacon disant qu'on n'en viendrait pas à bout tant qu'il n'y en aurait pas largement de tués. Les mêmes furent dites par Henry de Boutieu, Jean Thiescelîn, Thierry Atoullon, Symonin, Jean le Trîpotîer, Pion autrement dit le Jardai, Warin Wautier, Jean Rabault, Claude son fils, qui s'efforçaient de vouloir entrer par violence au château pour découper les dits de Vacon. »